lundi, septembre 21, 2009

Les bonhommes en plasticine dont on pouvait faire pousser les cheveux

Je n'étais pas très vieille...4 ans peut-être? Mes parents m'avaient amené avec eux à Québec et il y avait du magasinage à faire. Pendant ce magasinage, je suis tombée devant une vitrine dans laquelle il y avait ces merveilleux petits bonshommes de plastique, qu'on asseyait sur une chaise pour faire pousser les cheveux en plasticine. À ce moment, mes parents avaient dit qu'on repasserait peut-être plus tard...

À ce sujet, un truc m'échappe. J'étais leur troisième enfant. Comment pensaient-ils vraiment s'en sortir avec cette phrase? En espérant que j'allais oublier?

Quelque chose qui m'a semblé comme des heures plus tard, nous sommes repassés devant la dite vitrine et...mes parents ne voulaient pas l'acheter. Mais...il s'adonne que sur ce coup, je voulais plus l'avoir qu'eux ne voulaient pas l'acheter. Bref, c'est la seule fois de ma vie où je me souviens avoir fait une crise pour quelque chose. Outre peut-être un cahier d'activité à l'épicerie ou deux.

Finalement, mon père ou ma mère est parti l'acheter, pendant que mon parent #2 essayait de me calmer. Ce parent m'a calmé en me disant qu'ils ne voulaient pas l'acheter, parce qu'ils n'avaient pas beaucoup de sous. Si je me replace dans le contexte, c'était effectivement vrai. J'étais petite, mais pour une fois, j'avais droit à la vérité.

Sauf que cette vérité m'a beaucoup impressionnée. Tellement, que je n'ai jamais vraiment été capable de jouer avec coeur avec ces bonhommes à plasticine. Mes parents ont dû se dire qu'ils avaient raison de pas avoir voulu me l'acheter, puisque je ne jouais pas avec....J'étais incapable, car ce jeu avait la face de la culpabilité, de moi qui coûtait cher pendant que mes parents n'avaient pas beaucoup de sous.

Beaucoup plus tard, plus d'une dizaine d'années plus tard, je devais avoir 18-20 ans, dans une conversation, ma mère m'a dit que je ne demandais rien ou presque dans mon enfance et dans mon adolescence. Que je ne disais jamais quand j'avais besoin de vêtements (encore moins quand j'avais le désir), que je n'exprimais jamais de besoins ou de désirs qui étaient exhorbitants, ou même bien légitimes et abordables.

Cet événement était banal, j'étais toute petite, mais je suis sûre qu'il a été déterminant d'une certaine façon. Encore aujourd'hui, je ne suis pas une fille à bébelle. Un des luxes que je m'offre, ce sont de petits pots. Et ils restent parfois longtemps dans l'armoire, le spectre de la culpabilité étant très fort.

Même 24 ans plus tard, je crois que le fantôme du bonhomme à plasticine rôde toujours...

Un jour, je vous raconterai la fois du petit cheval à 25 cennes...

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