On dit que l'adolescence, je ne sais plus où j'ai lu ça, c'est la révolte éprouvée quand on constate que nos parents ne sont pas parfaits.Et que l'âge adulte, c'est le début de la complicité d'imperfection.
Quand j'ai entendu ça, j'ai trouvé ça juste, littéraire. D'abord ça faisait une phrase: sujet verbe complément. Je me disais aussi que ça devait rejoindre la réalité de certaines personnes, mais que la mienne, je n'en avais pas eu d'adolescence.
Oh lé shiiiit! Pourtant, ce n'est pas aux autres que j'ai fait la vie dure autant qu'à moi-même. Entre deux déménagement, le doute existentiel perpétuel. Où vais-je, que fais-je, que suis-je? pas dit comme ça, mais c'est ce que ça signifiait, de ne jamais se sentir quelque part chez soi, de refuser de grandir, de me camper dans le trouble alimentaire, comme dans un vieux divan plein de mites, en se réconfortant pour se dire que c'est le nôtre, la seul chose qu'on a, pourrie ou non…
J'ai compris ce que voulais dire cette phrase sur l'adolescence et l'âge adulte quand j'ai commencé à prendre un plaisir réel et profond d'être en présence de mes parents. Pas le contentement d'être blanchée (et le mécontentement inverse d'être nourrie) et qu'on s'occupe de moi, mais le contentement pur et simple d'être ensemble, justement à cause de notre indépendance nouvellement acquise qui nous rend plus apte à se délecter des moments passés ensemble.
Quand je n'ai plus eu d'attente de dépendance, envers mon père et ma mère. Et le comble, quand au cours d'une conversation avec mon vieux singe où il me parlait en points d'interrogations sur ses propres choix…pas qu'il me demandait des réponses, mais qu'il me transmettait les questions, les mêmes que chaque personne vit à un moment où à un autre…J'ai compris ce que cette phrase voulait dire, mais ce n'est que très récemment.
J'ai 25 ans bientôt. Quand j'aurai des enfants, ils me détesteront peut-être parce qu'un jour ils découvriront aussi que tout ce que je leur ai dit n'est pas vrai…en espérant qu'ils m'aimeront en découvrant que l'histoire se répète, et qu'avant d'apprendre que les autres ne savent pas, il faut apprendre que nous aussi, seul ou en gang, nous sommes tout aussi désarmés…
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