lundi, janvier 16, 2006

Employeur exigent cherche employé idéal

Ça me trottine dans la tête. Je suis comme une petite vieille qui se laisse l'oiseau déranger par la même comptine à longueur de journée, comme une ritournelle dont on ne peut se lasser parce qu'elle résonne en nous.

Être meilleur. Être le meilleur. Pourquoi, comment...COMBIEN?

Ma quête d'emploi des derniers mois m'a amenée à rencontre quelques personnes, mais surtout, à lire des annonces de rencontres pour employeur-employé aussi rocambolesque les unes que les autres.

Demandé:

Jeune, bilingue, troisième langue un fort atout, disponible, horaire flexible, pouvant se déplacer 50% du temps. Esprit d'équipe, leadership, autonomie, dynamise. Parcours témoignant d'une augmentation substantielle des responsabilités, sachant gérer un budget...faire des pirouettes, divertir la galerie mais sérieux, n'ayant aucune vie personnelle mais en très bonne santé, fiche de non-absentéisme d'ancien employeurs demandés. Le candidat idéal n'aura pas besoin de prendre une heure complète de dîner, pourra réciter le chapelet en allemand et fournir des muffins frais et chauds, faits à la main à son supérieur hiérerchique tous les matins...

Salaire offert: aucun, sinon la satisfaction du devoir accompli.

Vous voyez le principe...?

Je suis pourtant tombée sur quelqu'un à qui je n'ai pas dit que je savais faire des pirouettes, j'ai été pire encore, en allant d'authenticité en poussant l'hérésie jusqu'à dire que je ne savais pas faire certaines choses. Et pourtant, on m'a embauché, parmi plusieurs dizaines de candidats et je demeure convaincue que s'il y avait une part de bonne charité chrétienne, on ne m'a pas embauchée par simple pitié. À ce stade, j'étais "la meilleure" (excusez le complexe qui pointe!)...


Maintenant, après quelques jours, je ne suis plus "la meilleure"...je suis juste...meilleure de jour en jour, j'en sais un peu plus, j'en fais un peu mieux (enfin j'espère!)...Quand on arrête de se comparer à l'entièreté de la race humaine, on cesse de catégoriser les gens en deux extrêmes: les bons et les mauvais.


Quand on cesse de se comparer à la masse, quand on se compare à soi-même, on devient une meilleure blonde, une meilleure amie, une meilleure personne...ce qui apparaît fort plus alléchant que d'être momentanément "le meilleur"...car les meilleurs sont toujours tôt ou tard dépassés par d'autres meilleurs...alors que quand on se compétitionne soi-même, on a plus l'odieux de rabaisser quelqu'un...et le moment de grâce peut être infini.


J'ai été la meilleure? So what, sincèrement, profondément, je m'en fous.

Maintenant, ce qu'il me reste à faire, c'est mon possible...et un peu plus!

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